
Les Métamorphoses d’Apulée narrent l’histoire de Lucius, qui se déclare dès les premières pages du roman avide d’histoires sensationnelles. Comme il se doit, le parcours de Lucius en Thessalie, terre de haute magie, abonde en scènes nocturnes et en fables milésiennes riches de contes de sorcières et de fantômes, souvent obscènes. Reçu un soir au banquet de Byrrhène (livre III) , il entend en particulier le récit de Télyphron, malheureuse victime de sorcières dépeceuses de cadavres. Entre onirisme et burlesque, voilà un récit de table horrifique qui maltraite sans vergogne son (anti) héros…
« Ramenant alors la housse du lit en un monceau, comme point d’appui à son coude, (Télyphron) projette en avant le bras droit, et dispose ses doigts à la manière des orateurs, c’est-à-dire en fermant les deux derniers, et tenant étendus les autres, avec le pouce en saillie. Après ce préliminaire, notre homme commence ainsi : « J’étais encore en tutelle à Milet, quand l’idée me vint d’aller aux jeux olympiques. J’étais curieux au dernier point de visiter cette province célèbre. Après avoir parcouru toute la Thessalie, pour mon malheur j’arrive à Larissa.
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