
La vieillesse inspire peu notre époque, si ce n’est pour plaindre sa faiblesse. Cicéron met en scène Caton l’Ancien dans son De senectute (De la vieillesse) pour défendre le grand âge : la vieillesse est une époque de la vie dont on peut jouir si l’on a pratiqué la vertu et l’étude, si l’on a entretenu sa mémoire, trésor inestimable pour les Anciens, et si l’on sait préférer, « au soir de la vie », la sagesse des ans à l’action irréfléchie de la jeunesse. Florilège….
SCIPION. Bien souvent, Caton, nous vous admirons, moi et Lélius, de déployer en tout une haute et admirable sagesse, et surtout de ne montrer jamais que la vieillesse vous soit à charge; elle, si odieuse à la plupart des vieillards, qu’ils en trouvent, à leur dire, le fardeau plus dur que celui de l’Etna.
CATON. Vous admirez là, Scipion et Lélius, un mérite qui certes ne me coûte pas beaucoup. Tous les âges sont insupportables à ceux qui ne trouvent en eux-mêmes aucune ressource pour orner et remplir leur existence ; mais pour qui sait trouver en soi tous ses biens, les diverses conditions de notre nature où le cours des choses nous amène ne sont jamais des maux.
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