« Legiones redde ». Un désastre romain

Otto_Albert_Koch_Varusschlacht_1909
Inclusus siluis, paludibus, insisiis ab eo hoste ad internecionem trucidatus est…*

Suétone rapporte qu’Auguste fut si consterné par la défaite totale de Varus à Teutobourg en l’an 9 qu’il se laissa pousser la barbe et les cheveux durant plusieurs mois en signe de deuil et qu’il « se frappait de temps en temps la tête contre la porte, en s’écriant :  » Quintilius Varus, rends-moi mes légions ! » (legiones redde)… Ce désastre, surnommé « désastre de Varus » (clades Variana) par les historiens de l’époque, était inégalé dans l’histoire romaine depuis Cannes, et vit le massacre par les Germains de 3 légions et de leurs auxiliaires … soit près de 9000 hommes ! Il s’agit d’une défaite décisive, qui mit un frein définitif à l’expansion de Rome en Germanie. C’est grâce à Velleius Paterculus que nous connaissons les détails de cette humiliation de l’Empire par des barbares « nés pour le mensonge ». Velleius Paterculus, originaire d’une vieille famille d’origine municipale, préfet de la cavalerie sous Auguste, a composé une histoire romaine qui jette sur cette bataille de la forêt de Teutobourg un éclat tragique…

« CXVII. César venait à peine de terminer la guerre de Pannonie et de Dalmatie quand, moins de cinq jours après qu’il eut achevé une tâche si importante, des lettres funestes arrivèrent de Germanie. Elles annonçaient la mort de Varus, le massacre de trois légions, de trois corps de cavalerie et de six cohortes. La fortune ne nous fut indulgente que sur un point … et le personnage de Varus demande qu’on s’y arrête.

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